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https://doi.org/10.11588/diglit.3790#0004
La collection de M. Albert Barre a ce qui manque à beaucoup de collections, elle a un
caractère. Les séries dont elle se compose, trois ou quatre, forment un ensemble, une suite presque
ininterrompue, qui prend Fart grec à son réveil et le conduit jusqu'à l'époque d'Alexandre. Terres
cuites, vases peints, antiquités chypriotes : chaque groupe présente une image complète du dévelop-
pement de Fart. Ce n'est pas au point de vue de la science que les objets ont été choisis ; une pensée
artistique a présidé à leur réunion. Tout relève de cette pensée et tout y ramène.
Les terres cuites de Tanagra, par leur nombre autant que par leurs inimitables qualités, occu-
pent la première place dans cette collection. Elles feraient l'ornement d'un musée. A leur tour, les
vases peints représentent des sujets de la plus haute importance. Les antiquités de Chypre : sculp-
tures, figurines, poteries, verres, nous permettent d'étudier ce genre par ses aspects principaux et
de ressaisir la filiation entre Fart phénicien et l'art hellénique. Certes, ce fut une tâche difficile que
de mettre en regard et de maintenir en harmonie des séries si inégales de tendance et de valeur ;
mais le problème a été résolu avec bien du tact, avec cette intuition fine et distinguée qui est le
patrimoine des amateurs français depuis le comte de Caylus.
Mon travail personnel se réduit à peu de chose. J'ai fait reproduire quarante-quatre objets
des plus marquants, soit au moyen de la gravure, soit par la photographie ou la lithographie
en couleurs. Le moindre croquis vaut mieux que la description la plus exacte ; on voit les objets
de loin, on est à même de les apprécier d'un coup d'ceil et d'asseoir un jugement. Quant au
texte, je n'ai appuyé que sur les détails qui profitent directement à la science. Un catalogue n'est
pas une dissertation; c'est un inventaire, bref, rapide, entrecoupé, qui change d'un numéro à
l'autre et ne supporte pas de lecture suivie. Pour obvier à ce défaut, j'ai réuni sur quelques
pages tout ce qui pouvait se détacher de la description des monuments. Ces en-tête donneront une
idée plus claire, plus vivante des fouilles de Chypre et de Tanagra. Loin de diminuer les objets,
c'est les grandir et en doubler l'intérêt que de les rapprocher de leur source.
■'-■■[ ; FRŒHNER.
22 Avril 1878. ?':,''.
caractère. Les séries dont elle se compose, trois ou quatre, forment un ensemble, une suite presque
ininterrompue, qui prend Fart grec à son réveil et le conduit jusqu'à l'époque d'Alexandre. Terres
cuites, vases peints, antiquités chypriotes : chaque groupe présente une image complète du dévelop-
pement de Fart. Ce n'est pas au point de vue de la science que les objets ont été choisis ; une pensée
artistique a présidé à leur réunion. Tout relève de cette pensée et tout y ramène.
Les terres cuites de Tanagra, par leur nombre autant que par leurs inimitables qualités, occu-
pent la première place dans cette collection. Elles feraient l'ornement d'un musée. A leur tour, les
vases peints représentent des sujets de la plus haute importance. Les antiquités de Chypre : sculp-
tures, figurines, poteries, verres, nous permettent d'étudier ce genre par ses aspects principaux et
de ressaisir la filiation entre Fart phénicien et l'art hellénique. Certes, ce fut une tâche difficile que
de mettre en regard et de maintenir en harmonie des séries si inégales de tendance et de valeur ;
mais le problème a été résolu avec bien du tact, avec cette intuition fine et distinguée qui est le
patrimoine des amateurs français depuis le comte de Caylus.
Mon travail personnel se réduit à peu de chose. J'ai fait reproduire quarante-quatre objets
des plus marquants, soit au moyen de la gravure, soit par la photographie ou la lithographie
en couleurs. Le moindre croquis vaut mieux que la description la plus exacte ; on voit les objets
de loin, on est à même de les apprécier d'un coup d'ceil et d'asseoir un jugement. Quant au
texte, je n'ai appuyé que sur les détails qui profitent directement à la science. Un catalogue n'est
pas une dissertation; c'est un inventaire, bref, rapide, entrecoupé, qui change d'un numéro à
l'autre et ne supporte pas de lecture suivie. Pour obvier à ce défaut, j'ai réuni sur quelques
pages tout ce qui pouvait se détacher de la description des monuments. Ces en-tête donneront une
idée plus claire, plus vivante des fouilles de Chypre et de Tanagra. Loin de diminuer les objets,
c'est les grandir et en doubler l'intérêt que de les rapprocher de leur source.
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22 Avril 1878. ?':,''.